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Journal d'une Borderline Boulimique.
27 septembre 2013

I'm my own Nemesis.

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20h24 : Trois jours que je suis rentrée chez moi, j'ai passé un week-end de merde & de me retrouver là, toute seule face à moi-même, m'angoisse. J'ai des idées noires, des désirs morbides, cruels. Je simule les sourires, j'enlace le masque destiné au monde extérieur.
J'ai peur de moi-même, on a tous déjà pensé à tuer quelqu'un. J'y ai pensé, j'y pense, trop. Il y a trop de détails dans mes visions pour que ce soit encore normal. Trop de plaisir prit à imaginer, je suis en extase à chaque fois que j'y pense. Je sais très bien où sont mes limites, je doute d'être capable de passer un l'acte un jour ou l'autre mais sait-on jamais. J'hésite à en parler à ma psy, je redoute le rendez-vous de vendredi. Je n'ai pas encore prit mon traitement, je fuis toute possibilité d'aller mieux. Pourtant c'est le but de tout dépressif, aller mieux, reprendre goût à la vie. Ce concept m'effraie, je n'ai aucunement envie d'aller mieux, ou alors j'en crève d'envie? J'en sais foutrement rien.
Je me sens chavirer à chaque respiration, je me noie dans mes propres raisonnements. Tous les matins je me réveille avec la peur de respirer, l'angoisse de devoir garder la tête haute encore & encore. Je me demande s'il serait possible de se réveiller sans ressentir d'émotions. Je me demande s'il est encore possible d'envisager un quelconque futur.

01h41 : J'ai la tête qui tourne, les mains qui tremblent, la vision floue. Je me sens fiévreuse, sur le point d'exploser. Je ne supporte plus rien, j'encaisse sans cesse sans rien dire, j'accuse le coup, je déjoue tout par des sourires.. Mais putain j'ai juste l'impression qu'un sniper s'amuse à toucher chaque partie de mon corps non vitale, qu'il évite à tout prix de m'achever, il maintient le monstre en vie pour une partie de chasse sensationnelle. & j'ai beau courir, j'ai beau me cacher à l'intérieur de moi-même, me protéger de l'extérieur il m'atteint sans manquer une seule fois sa cible. 
Demain je vois ma psy, je me dis qu'il serait temps que je commence le traitement, qu'au point où j'en suis ça ne changera pas grand chose. J'ai tout un tas de questions qui tournent sans cesse, elles restent sans réponse, ma vie est une question. 
Le week-end dernier je me suis mise à avoir vraiment peur de moi-même. Un ami est revenu nous voir, il était en permission. Malheureusement il a pété un plomb & s'est ouvert les veines, sur le coup mes amis & moi n'étions pas avec lui. Sa sœur m'a appelée, je lui ai dit qu'on arrivait le plus vite possible, mes amis ont paniqués, ont sûrement ressentit des émotions. Mais moi non, aucune. Juste un calme froid, un détachement absolu face à une situation critique. Je me suis sentie détestable. J'ignore si c'est mon expérience qui m'a permis de garder mon calme ou si c'est ma vraie personne qui parlait pour moi, qui ne réagissait pas du tout à pareil problème. On l'a rejoint, ils étaient tous mal. Je me sentais comme un clown à un enterrement. Même en le voyant si mal, en voyant tout ce sang, en l'écoutant être si mal je ne ressentais rien. J'étais vide de toutes sensations. 
J'ai foutrement honte, je me dis que je ne vaux rien en tant qu'amie, je suis incapable de ressentir de l'empathie pour qui que ce soit, je simule à chaque fois. & putain c'est pas normal. Même dans les moments les plus sombres que j'ai pu vivre avec mes amis je ne ressentais rien, j'ai souvent simulé la panique, c'est devenu un reflex, un copier/coller de ce que font les autres, j'essaye de me fondre dans la masse pour ne pas paraître différente. Ça ne fait pas de moi quelqu'un de sociopathe ou psychopathe, je ressens des émotions, peu je l'accorde, mais je les ressens au centuple. 
Il faut que je me livre, que je parle de tout ce qui se passe en moi, que j'accepte la réalité, il faut que je m'avoue vaincue. Je suis dépassée par tout le bordel qui anime ma vie.
J'ai besoin d'un suivi bien plus régulier.

02h16 : Je pleure enfin, ça me crève le cœur, mais bordel je peux enfin pleurer. Il faut que je hurle, que je me libère. Il faut que je parte.

 

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Commentaires
Journal d'une Borderline Boulimique.
  • Bienvenue sur Requiem For A War, si vous êtes sur ce blog c'est que vous vous êtes encore perdu sur la toile. Ou alors vous vous sentez concerné par ce journal intime, par cette pathologie qui ronge le peu de bon sens qu'il vous reste. Bonne lecture.
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