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Journal d'une Borderline Boulimique.

24 avril 2016

Infestissumam.

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Au bout de presque 3 ans je reprend ce blog, je l'ai laissé à l'abandon étant persuadée que je m'en étais plus ou moins sortie. J'ai passé l'année 2014 étant véritablement mieux, commençant même à m'accepter un peu plus physiquement j'ai rencontré un homme. Le genre d'homme qui vous fait haïr l'amour, le genre de monstre qui festoie du mal-être des autres.

Je l'ai rencontré dans la rue en Décembre 2014, il nous a abordé ma meilleure amie et moi et s'est montré tout de suite très intéressé par moi. Échange de numéro, de textos puis on s'est mit en couple le lendemain de Noël. Tout est allé beaucoup trop vite, il était SDF depuis ses 16 ans et avait passé la majeure partie de son existence à brûler la vie par les deux bouts, j'ai prit la décision de le faire héberger chez mon père en attendant de trouver un autre point de chute.

Au départ il était aimant, protecteur et doux mais au bout de 3 mois le rideau tomba. Il a laissé place à sa vraie personnalité, celle d'un pervers narcissique.

Je suis restée 1 an avec lui, de cette année là je n'ai pratiquement aucun souvenirs, quelques brides me reviennent mais la totalité reste floue. Je me souviens de mes crises d'angoisses à m'en faire vomir à l'attendre pendant des heures, à savoir qu'il allait coucher avec son ex ou qu'il allait se faire un taquet. À me faire insulter de pute dans la rue parce que je voulais passer une soirée avec mes amis, à m'isoler de tout ce qui m'avais rendue heureuse, à laisser tomber mon et ma meilleure amie quand ils en avaient le plus besoin. À retrouver des seringues, des cuillères remplies de CC ou de marron séchées. À ce qu'il m'entaille le genou avec une seringue pas correctement refermée ou encore me brûler la cuisse parce qu'il trouvait drôle de me balancer un joint allumé. De supporter ses accès de rage, à voir impuissante mon appartement se briser sous ses coups, à le supplier des heures d'arrêter de tirer au plomb dans les murs ou les meubles. À me retrouver à découvert en début de mois et de manger au camion, fumer les mégots du CHU ou encore faire la manche pour pouvoir me payer une boite de conserve. À me suivre tous les matins jusque mon boulot pour s'assurer que je ne le trompais pas, que je ne faisais rien sans lui. À m'obliger d’accueillir ses amis dans mon 28m² qui s'apparentait à un squat, on ne pouvait plus poser un pied à terre sans toucher quelque chose. Il refusait de nettoyer et m'insultais quand je prenais les choses en mains, à me menacer de me foutre à terre.

À supporter ses crises de manque quasi quotidienne, ses crachats sur le sol, ses pétards la nuit qu'il laissait tomber sur la couette quand il s'endormait, souvent à la limite de nous foutre le feu.

Je pourrais écrire & écrire encore sur cette merde qui a partagée ma vie mais ça va faire 1 an et demi que je l'ai quittée, j’estime ne plus avoir à me torturer l'esprit avec. Mais voilà, il a réussi ce que tout bon pervers narcissique aime faire, il m'a foutu en l'air.

Au début de la rupture j'ai recommencée à fréquenter mes amis, à sortir à nouveau, à penser enfin à moi au bout d'un an. J'exaltais de joie, tout me paraissait agréable et son départ était un cadeau. Mais petit à petit la dépression fait son nid. Je me suis réveillée un matin d'Août avec une rage sourde au fond de moi, un état de colère ambiant. Et rien n'est allé en s'arrangeant, j'ai perdu absolument toute confiance en moi, même pendant mon adolescence j'avais plus d'estime pour moi qu'actuellement. J'ai finit par haïr le genre humain, à refuser qu'on m'approche, qu'on veuille s’intéresser à moi de près ou de loin.

Ça fait maintenant 7 mois que je bouillonne sans cesse, qu'un rien me fais péter les plombs, qu'une expression faciale d'un ami mal interprétée me hante des jours et des jours. Mais le pire ce n'est pas la dépression, la colère ou même l'angoisse qui me torture le plus, c'est l'ennui. L'ennui le plus total qu'on puisse connaître, celui qui frustre et qui vous fait relativiser sur l'importance de la vie. Le genre d'ennui qui vous pousse à épouser les idées noires. Et pourtant je me fais violence à chaque fois, je tente de me convaincre qu'ils sont intéressants, que leur amitié a de l'importance et un impact positif sur moi mais dans ces moments là même l'idée d'une fin du monde imminente ne me ferais pas sourcilier. Je me sens vide, emplie de rien.

Et tout finit par me rende triste, la simple pensée de devoir faire face me paralyse de peur.

Mes amis font tout pour me motiver à sortir, me soutiennent quand ils le voient et me rassurent au mieux. Mais ce n'est pas assez, ce n'est jamais assez. Ça me ronge.

 

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27 septembre 2013

I'm my own Nemesis.

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20h24 : Trois jours que je suis rentrée chez moi, j'ai passé un week-end de merde & de me retrouver là, toute seule face à moi-même, m'angoisse. J'ai des idées noires, des désirs morbides, cruels. Je simule les sourires, j'enlace le masque destiné au monde extérieur.
J'ai peur de moi-même, on a tous déjà pensé à tuer quelqu'un. J'y ai pensé, j'y pense, trop. Il y a trop de détails dans mes visions pour que ce soit encore normal. Trop de plaisir prit à imaginer, je suis en extase à chaque fois que j'y pense. Je sais très bien où sont mes limites, je doute d'être capable de passer un l'acte un jour ou l'autre mais sait-on jamais. J'hésite à en parler à ma psy, je redoute le rendez-vous de vendredi. Je n'ai pas encore prit mon traitement, je fuis toute possibilité d'aller mieux. Pourtant c'est le but de tout dépressif, aller mieux, reprendre goût à la vie. Ce concept m'effraie, je n'ai aucunement envie d'aller mieux, ou alors j'en crève d'envie? J'en sais foutrement rien.
Je me sens chavirer à chaque respiration, je me noie dans mes propres raisonnements. Tous les matins je me réveille avec la peur de respirer, l'angoisse de devoir garder la tête haute encore & encore. Je me demande s'il serait possible de se réveiller sans ressentir d'émotions. Je me demande s'il est encore possible d'envisager un quelconque futur.

01h41 : J'ai la tête qui tourne, les mains qui tremblent, la vision floue. Je me sens fiévreuse, sur le point d'exploser. Je ne supporte plus rien, j'encaisse sans cesse sans rien dire, j'accuse le coup, je déjoue tout par des sourires.. Mais putain j'ai juste l'impression qu'un sniper s'amuse à toucher chaque partie de mon corps non vitale, qu'il évite à tout prix de m'achever, il maintient le monstre en vie pour une partie de chasse sensationnelle. & j'ai beau courir, j'ai beau me cacher à l'intérieur de moi-même, me protéger de l'extérieur il m'atteint sans manquer une seule fois sa cible. 
Demain je vois ma psy, je me dis qu'il serait temps que je commence le traitement, qu'au point où j'en suis ça ne changera pas grand chose. J'ai tout un tas de questions qui tournent sans cesse, elles restent sans réponse, ma vie est une question. 
Le week-end dernier je me suis mise à avoir vraiment peur de moi-même. Un ami est revenu nous voir, il était en permission. Malheureusement il a pété un plomb & s'est ouvert les veines, sur le coup mes amis & moi n'étions pas avec lui. Sa sœur m'a appelée, je lui ai dit qu'on arrivait le plus vite possible, mes amis ont paniqués, ont sûrement ressentit des émotions. Mais moi non, aucune. Juste un calme froid, un détachement absolu face à une situation critique. Je me suis sentie détestable. J'ignore si c'est mon expérience qui m'a permis de garder mon calme ou si c'est ma vraie personne qui parlait pour moi, qui ne réagissait pas du tout à pareil problème. On l'a rejoint, ils étaient tous mal. Je me sentais comme un clown à un enterrement. Même en le voyant si mal, en voyant tout ce sang, en l'écoutant être si mal je ne ressentais rien. J'étais vide de toutes sensations. 
J'ai foutrement honte, je me dis que je ne vaux rien en tant qu'amie, je suis incapable de ressentir de l'empathie pour qui que ce soit, je simule à chaque fois. & putain c'est pas normal. Même dans les moments les plus sombres que j'ai pu vivre avec mes amis je ne ressentais rien, j'ai souvent simulé la panique, c'est devenu un reflex, un copier/coller de ce que font les autres, j'essaye de me fondre dans la masse pour ne pas paraître différente. Ça ne fait pas de moi quelqu'un de sociopathe ou psychopathe, je ressens des émotions, peu je l'accorde, mais je les ressens au centuple. 
Il faut que je me livre, que je parle de tout ce qui se passe en moi, que j'accepte la réalité, il faut que je m'avoue vaincue. Je suis dépassée par tout le bordel qui anime ma vie.
J'ai besoin d'un suivi bien plus régulier.

02h16 : Je pleure enfin, ça me crève le cœur, mais bordel je peux enfin pleurer. Il faut que je hurle, que je me libère. Il faut que je parte.

 

11 septembre 2013

My sins drown my Heart.

 

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Je n'ai plus la notion de rien, je fume, je bois. Mais je fume surtout, sans arrêt. Je me défonce toujours plus, j'augmente à nouveau la fréquence, je multiplie les prises plus rapidement. J'écris ça complètement défoncée, la musique dans le casque, la nuit qui emplie toute ma vision tandis que les rayons déclinent, font faux bond au ciel. A tout avouer je ne sais pas si je suis mal ou bien, mes émotions font les montagnes russes depuis des jours, je saute à pied joints sur des obus, j'en évite certain, j'en ignore le reste. 
Je suis retournée voir ma psychiatre, elle m'a ordonnée de prendre le traitement qu'elle m'a prescrit, c'était soit ça, soit l'hospitalisation. J'ai pensé que je n'avais pas que ça à foutre que de glander des jours dans une chambre qui m'aurais plus torturée que guérie. Elle m'a prescrit de la Sertraline, j'en ai déjà prit, malheureusement pas assez longtemps pour connaître un quelconque effet. Mais elle m'a mise en garde, j'aurais des flash (L'angoisse à son paroxysme pendant quelques secondes), sûrement même des idées suicidaires encore plus poussées, parfois même trop réelles. 
De plus dans quelques jours je me retrouve seule sur Paris pendant 3 jours, le temps que je fasse ma formation. Il y a tellement de tentations dans les grandes villes, un bout de plaisir accessible pour presque rien, de quoi me détendre ou me motiver le matin. De quoi me faire sentir en toute sérénité avec mon corps. 
J'me dis qu'après ça je pourrais continuer de me défoncer & de boire comme bon me semble, j'aurais nourrit les intérêts de mon père pour 6 mois, il arrêtera de me pousser à prendre ma vie en main, alors que merde, dans le fond, je me fiche bien de savoir ce qui se passera demain, alors dans 20 ans.
Je sais que je commence à être sérieusement dépendante, j'ai besoin d'un bout de bonheur, ne serait-ce que quelques heures, oublier l'espace d'un temps. Ne plus penser à ce qui me torture, être libre. Mais on ne l'est jamais vraiment, même les oiseaux sont enchaînes au ciel. 

Bordel je ne sais même plus qui je suis, je me perds à essayer d'être gentille avec mes amis en ayant violemment envie de leur faire mal par moment, de les aimer avec toute ma rage, de les lacérer de part en part avec toute ma tendresse. Je sais pertinemment que je devrais m'éloigner, me punir de ressentir pareil besoins, pareil désirs malsains. J'ai tellement peur de perdre ceux qui me sont chers que je préférais les détruire de mes propres mains. 

J'ai absolument besoin de retrouver des état-d'âmes stables, j'arrive à mes limites, je m’essouffle de plus en plus, mes jambes tremblent sous l'effort, je prie pour une bouffée d'oxygène. J'étouffe à travers mes propres émotions. Un ami de l'institut me répétait à longueur de temps que je ne me soignerais jamais, que je ne prenais pas une seule seconde à moi, que les autres ne devraient pas passer en premier mais plutôt mon bonheur. Mais je ne suis heureuse qu'en les sachant heureux, je ne suis pas une de ces petites putes narcissiques, nombrilistes qui se soucient éperdument de leurs "amis" mais qui dans le fond ne pensent qu'à leur gueule. 
Mais c'est sûrement ça la clé du bonheur, sauver son cul en éliminant les éléments perturbateurs à coup de grands coups de pieds dans les côtes. 

Que quelqu'un m'arrête, je pourrais écrire toute la nuit, vomir ma détresse sur un bout de cette immense toile & toujours y passer inaperçu malgré tout. Je n’inquiéterais personne, pas même mes amis, ils me demanderaient si ça va, je leur répondrais que oui, que tout va bien, que je gère. Mais putain non, je termine ce que j'ai commencé. Après tout rien n'est éternel.

4 septembre 2013

Mental Holocaust.

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21h11 : Je me sens terriblement mal, j'ai mal, partout. J'ai envie de pleurer, de hurler plus que de raisons. Je commence à accepter doucement l'idée de n'être jamais sortie de la dépression, d'avoir fait semblant que tout allait bien. Je suis faussement montée, croyant ne jamais redescendre, pensant vainement que j'avais dit merde à tout ce que je ressentais. Mais bordel ce que ça fait mal, ces foutus émotions que j'aimerais à jamais faire disparaitre.
Je n'ose pas parler de ce que je ressens, à qui que ce soit. Mes amis sont déjà assez mal comme ça, je n'ai aucunement le droit d'alourdir leur peine sous prétexte que je vais mal. J'ai tenté d'en parler à mon père, de m'ouvrir à lui comme je le faisais avec ma mère, mais il est resté fermé. Comme à chaque conflit ou mal-être de la part d'un de ses proches il m'a répondu par une blague, une pirouette habile, un cirque qu'il a apprit à maitriser au début de mon adolescence.
Mais putain j'ai besoin de quelqu'un, je serais prête à supplier à genoux pour qu'on me tende la main par pure gentillesse, sans rien demander en retour, qu'on m'aime avec ou sans le cimetière qu'est mon cerveau. Mais ça leur convient tellement plus de me voir simuler un bien être que je ne connais pas.
Je me sens merdique, à mes yeux je ne m'en sortirais jamais, je passerais ma vie à me noyer puis respirer à nouveau, à me débattre pour ne pas sombrer dans les abysses.
21h25 : Je suis obligée de quitter le pc, autant que j'aille m'alcooliser un peu, que je me consume dans le feu du Whisky.

1 septembre 2013

My flesh will feed the Demon.

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17h50 : Je me sens bien aujourd'hui, tout du moins en ce moment, je redoute la prochaine émotion, j'évite au maximum de parler à qui que ce soit pour ne pas détruire le petit nuage sur lequel je suis. J'écoute le dernier album d'Avenged Sevenfold, je me sens bien, étrangement paisible. Malgré tout je sais très bien que je replonge, je ressens les mêmes sensations qu'il y a deux ans. Tout me parait sombre, comme si un voile s'était posé sur mon visage assombrissant ma vision des choses. Je recommence à me perdre dans ma propre tête, je passe des heures à contempler le plafond de ma chambre, à m'égarer dans les méandres de mon esprit. & la porte se referme doucement sur moi, je me fais prisonnière de moi-même.

En ce moment, plus que jamais, l'image que j'ai de moi m'obsède. Je recommence à me priver de tout ce qui est en trop, tout ce qui pourrait me faire culpabiliser. Pour couper toute envie de manger, je fixe l'aliment en question, je m'imagine le manger, j'imagine le goût, la texture & je me suffis à faire semblant. Je me sens rassasiée en observant. 
Je recommence à me peser 5 à 6 fois par jour, je flippe de voir l'aiguille monter, je m'extasie à la voir descendre. Je me sens tellement bien quand les chiffres descendent, je me sens revivre. 
Hier je suis allée dîner chez ma tante & mon oncle. J'ai encore bu, beaucoup trop sûrement, à la fin de la soirée j'étais à la ramasse, assise à côté de ma grand-mère bien bourrée aussi. Elle s'est attardée sur moi & m'a dit "& ben ma belle, t'as perdu du poids toi! Ça se voit, tes traits s'affinent, tu vas finir par attirer tous les garçons de Rouen si tu continues!" J'ai failli pleurer, en 20 ans de connaissance jamais ma grand-mère ne m'a fait un compliment sur quoi que ce soit, la famille du côté de mon père est d'une froideur sans nom. Alors que là ils étaient tous bourrés à même pas une heure du matin, c'était un des meilleurs repas de famille de ma vie. Mon grand-père a parlé en Espagnol le reste de la soirée, nous a raconté tout un tas d'anecdote & m'a fait goûté tous les vins de la fabuleuse cave de mon oncle. J'ai redécouvert la vie en une nuit.
Mais de manger, de me forcer à manger cette foutu paêla ça m'a déprimée. Je me suis éclipsée pendant le dessert, je suis allée marcher dans le village puis je me suis fait vomir. Je n'ai pas pu supporter d'avoir autant manger, de me revoir culpabiliser à chaque bouchée, de retenir les larmes, de contenir les sanglots dans ma gorge quand la fourchette quittait ma bouche. Je me suis écroulée quelques mètres plus loin, j'ai repensée à tout ce qu'on m'avait dit, ça m'a confortée dans l'idée que j'avais fait le bon choix. Reprendre ma vie en main, avoir un total contrôle sur la bouffe m'aidera à coup sur à m'accepter, à me sentir bien dans mon corps. 
& bordel quoi qu'en diront mes amis je continuerais dans cette voix, je me sens de mieux en mieux, ils n'ont aucunement le droit de me retirer la pilule de bonheur que j'avale chaque jour. Je sais ce que je fais, & même si plus je perd de poids plus j'ai envie de perdre je saurais m'arrêter au bon moment. 

22h01 : Ça me tombe sur la gueule, je ne m'y attendais pas mais putain j'aurais dût. J'ai ressentit une nouvelle émotion, elle m'a arrachée dans l'état de béatitude dans lequel j'étais depuis des heures. Je ressens le besoin de me faire mal, j'ai tellement envie de prendre cette jolie lame de rasoir coincée entre mes livres, à quelques centimètres de moi, toute propre qu'elle est, prête à me soulager, à ouvrir la porte du cachot dans lequel je me laisse tomber. J'ai besoin de combler ce vide par une réaction physique, un mal physique. J'aime cruellement avoir mal, dessiner à la lame de tendres lignes sur ma peau, graver douloureusement sur mon corps à quel point je suis dégueulasse, le punir d'être si disgracieux.
Je comprend mieux que quiconque qu'on ne puisse pas désirer un corps pareil, qu'on ne puisse pas se dire que j'ai un joli visage. Tout est en trop dessus, tout devrait disparaître. 

 

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30 août 2013

Dance with your Demons.

 

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16h13 : J'ai la tête à l'envers, j'ai encore bu, cette fois-ci seule dans ma chambre. J'ai prétexté avoir mal au crâne pour ne pas avoir à parler à mon père. J'ai honte de ce que je suis en train de lui faire vivre, mais putain j'ai tellement besoin de ne plus penser, de ne plus entendre ces foutus voix. Je fuis la réalité, je dépoussière mon passé, j'y replonge avec plaisir. 
La seule dose réelle de bonheur à ma portée ce sont mes amis, mais au fur & à mesure ils partent que ce soit physiquement ou psychologiquement. J'me retrouve seule dans le champ de bataille, j'me sentais comme un Chevalier avec eux, dernièrement je ne me sens plus que comme un des milliers de cadavres qui jonchent le sol. L'armure tombe, on m'écorche vive. 

18h40 : J'ai au moins fait quelque chose de bien aujourd'hui, j'ai enfin réussi à avoir un contrôle sur la bouffe. J'ai prit un repas normal (453 calories) & durant le reste de la journée pas une seule fois j'ai été tentée. La bouffe m'indiffère de plus en plus, à la limite elle m'est vitale qu'en cas de crise & aujourd'hui, nada! J'ai reprit une activité sportive pour m'aider à me détendre la nuit. 2h de marche active, 2min30 de chaise & 50 abdos, j'augmenterais sûrement la cadence prochainement. Le plus fascinant dans tout ça c'est que de calculer la dépense de calories & l'apport journalier est totalement automatisé & ce depuis des mois. Je fais tout par automatisme, ça me pèse moins que d'y penser sans cesse, d'angoisser avant chaque repas, chaque bouchée, chaque calories qui sera de trop. En une semaine j'ai perdu 5 kilos, mon père m'a fait la remarque directement & m'a félicité, j'me suis rarement sentie aussi jolie dernièrement. Je me dis aussi que l'alcool apporte énormément de calories, que finir une bouteille de Rhum équivaut aux repas que je saute. 

20h04 : & malgré tout ça j'me sens vide, sacrément vide. Un vide si profond que pas même la bouffe le comblera, pas même quelques tendresses échangées sincèrement, pas même la scarification. Je me fais violence, je me jure de rejoindre la danse qui se déroule dans mes tripes, de me laisser dévorer par ces jolis petits démons. Ceux qui brisent une bonne émotion par un souvenir, un flash-back que je refuse de revoir. Des secrets si bien gardés, si bien ignorés qu'ils finiront par me rendre folle. J'ai déjà essayé de parler de ce que je garde jalousement en moi, le genre d'expérience qui bousille le sourire que tu dessines au couteau chaque matin. Je désire tellement me débarrasser de ça, de toute cette honte que je garde, de toute cette peur qui m'asphyxie un peu plus à chaque seconde. J'aimerais pouvoir m'attacher réellement, laisser la chance à une personne de pouvoir me détruire en une simple caresse, la laisser m'humilier, me souiller encore & encore. Lui laisser prendre place en moi, lui donner l'occasion d'être le marionnettiste de mes émotions, de faire de moi son pantin désarticulé. Qu'elle détruise à jamais les bonnes émotions, qu'elle me montre mon vrai visage, pas celui des émotions qui me torturent sans cesse. 
Je sais bien que je n'ai aucunement le droit de me plaindre, mais bordel j'ai cruellement besoin de parler, de noircir des pages pendant des heures, de dégueuler tout ce que je ressens. Je pense à partir, loin, ne prévenir personne & du jour au lendemain ne plus leur donner signe de vie. Changer d'air, me donner la possibilité de ne pouvoir plus que compter sur mes instincts de survie. Les libérer d'un boulet qui les fait descendre.
Oui, je ferais mieux de faire ça. Ça sonne comme un adieu, un adieu qui devait arriver tôt ou tard, un adieu caché.

29 août 2013

Out of Control.

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19h23 : Ce soir je me retrouve seule dans l'appartement d'un ami, mon ordi & moi toute une nuit. Je ne sais pas si je vais tenir, j'ai tellement envie de tout envoyer chier. 
Il y a quelques heures de ça j'ai eu mon père au téléphone, 3 semaines que je ne l'ai pas vu & la seule chose que je lui annonce c'est que je retombe dans la dépression, que depuis le décès de ma mère je lui mens, je leur mens tous. Qu'en vérité j'crève de douleur dans mon coin, ça me tue à p'tit feu & putain ça me fais tellement peur de ne plus savoir relever la tête. Je me refuse à l'idée de rendre mal mes proches, en particulier mes amis. Mais j'ai tellement besoin de quelqu'un, besoin d'une présence qui saura me rassurer quand les émotions me paralyseront. Quelqu'un qui comprenne dans quel merdier je suis actuellement.

Mais c'est sûrement trop demandé, je ne sais plus trop ce que je suis permise à demander. 

J'ai fait une crise de boulimie, je me suis fait vomir, encore. J'ai mal dans la gorge, j'ai encore le goût de vomit & de sang dans la bouche. Alors je fume clope sur clope, je m'arrache la trachée à chaque latte. & les idées noires dansent dans la bouillie qu'est ma cervelle. J'ai envie de me faire mal, de me punir pour avoir encore craqué face à la bouffe, de ne pas avoir pu contrôler cette émotion. Ce foutu vide intérieur. Je suis hors de contrôle. 

J'aimerais que ça s'arrête, j'aimerais me réveiller & me sentir normale, à ma place. Au lieu de ça je me perds, je me sens seule même entourée, prisonnière de mon propre crâne. & il y a cette petite voix qui me murmure de manger encore plus, de me purger toujours plus de ce que j'ingurgite. Je n'y prend aucun plaisir, la bouffe a goût de cendre, elle me brûle de l'intérieur, déforme mon être de part en part. J'ai tellement peur de manger ne serait-ce qu'une pomme, je compte les calories, je compte tout. J'essaye vainement d'avoir un contrôle sur ma vie, sur mon alimentation, mes émotions.

19h47 : L'angoisse monte, elle rampe en moi & il n'y a que son rire qui parle pour moi. Ca me prend aux tripes, ça me déchire de l'intérieur, me cloue sur place par la terreur. J'ferais sûrement mieux d'en parler, de me laisser aller à parler avec un(e) ami(e). 

Ce soir encore je me coucherais avec la boule au ventre, le goût de vomit & de sang dans la bouche, le corps tremblant d'épuisement. Ce soir encore je me couche encore plus seule que la nuit dernière.

29 août 2013

Birth.

Bonjour & bienvenue sur Requiem for a War, je tiens avant tout à préciser que ce blog est interdit aux moins de 13 ans, non pas que le contenu sera pornographique mais j'aborderais des sujets plutôt sensibles, surtout concernant le mal être en général, l'auto-destruction, les TCA etc.. & j'ai pour principe de dire que ce n'est pas à la portée de n'importe qui de comprendre ce monde.

Je vais me présenter rapidement, je me nomme Nhëyl (Je préfère rester "anonyme") j'ai 20 ans & pour le moment ma vie se résume à faire la fête & essayer de garder la tête hors de l'eau. Je suis passionnée par l'écriture, la lecture, la Musique, les voyages en tout genre etc.. 

Je suis ce qu'on appelle une personne Borderline, ou moins glorieusement un état limite, toujours entre la psychose & la névrose. Une bombe à retardement qui ne sait jamais quand elle va exploser. Ce qu'on appelle un Borderline c'est quelqu'un qui est sujet à des changements d'humeur violents, qui est submerjé à chaque émotion (Une personne dite "saine" ressent 30 à 40 émotions par jour, chacune d'une durée de vie d'environ 16 secondes). Chez un Borderline l'émotion dure bien plus longtemps & les ressent à l'extrême, en contre-partie il ne ressent que 5 à 15 émotions par jour. Le fait est que malgré le fait qu'elles soient intenses le Borderline saura les cacher comme il se doit, il paraitra froid, indifférent, décalé par rapport à ce qui l'entoure. Si l'émotion qui le saisit est bonne il passera le laps de temps avant la prochaine émotion à être joyeux, joviale voir euphorique & dans certains cas hystérique de bonheur. Dans le cas contraire un sentiment de désespoir intense le saisira, l'anxiété montant au fil des secondes, le paralysant à l'intérieur de son propre crâne. Tout un tas de désirs morbides lui traverseront l'esprit, la colère prend généralement le dessus, la rage intérieur ébouillentera tout son corps & il n'aura d'autre choix que de l'exprimer sauvagement.
Le Borderline passe souvent pour un impulsif, il n'est jamais maître de soi & pourtant il passe sa vie à se contrôler, à cacher ce qu'il ressent pour se protéger des autres mais surtout de soi-même. Il a peur de ce qu'il cache à l'intérieur, il se voit comme un monstre qui lors des crises de colères deviendrait une autre personne. 

& avec ce genre de pathologie en amène d'autre. Je suis Boulimique vomitive, il y a maintenant deux ans je faisais entre 3 & 6 crises par jour. Je me gave le plus rapidement possible pour combler ce vide intérieur puis quand j'estime être pleine à craquer je me fais vomir pour (Ce n'est que ma vision des choses) me purifier, purger mon corps de toute cette bouffe qui déforme mon corps. Heureusement depuis mon passage dans un institut psychotérapeuthe j'ai diminué la fréquence de mes crises, actuellement j'en suis à 1 à 2 par jour (Cela varie en fonction des mon état émotionnel, je peux passer une semaine sans en faire une & la semaine suivante en faire 5 en une journée). Ajouté à cela j'ai de moins en moins faim, je passe des jours sans avaler quoi que ce soit & je finis par faire une crise & me maudire d'être faible. Ce n'est pas tant le désir de maigrir qui me pousse à ne plus manger, mais je n'ai réellement plus faim, je n'ai plus faim de rien à part boire & me défoncer. 

Les personnes Borderline sont bien plus sujetes à tomber dans la dépendance que n'importe quelle autre pathologie, ils recherchent les mêmes effets que les émotions positives qu'il ressentent. Ils espèrent s'élever à un état euphorique constant, c'est pour cela que les doses augmentent très rapidement, ils n'ont aucun contrôle sur leur consommation, ils finissent par être complètement dépendant beaucoup plus rapidement qu'un drogué dit "normal". L'alcool est un moyen qu'a le Borderline de se libérer de son propre corps, autrement dit des sentiments qui l'habitent, ils finissent par ne plus rien ressentir & se libèrent de leur condition. 

Je m'arrêterai bien plus sur chacun des points que je viens d'aborder dans des prochains articles, j'espère qu'avec ce blog je pourrais aider d'autre personne dans ce cas là, j'espère aussi m'aider moi-même en parlant ouvertement de ce que je vis chaque jour. Mais une chose à ne pas oublier, il y aura toujours pire que soi.

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Journal d'une Borderline Boulimique.
  • Bienvenue sur Requiem For A War, si vous êtes sur ce blog c'est que vous vous êtes encore perdu sur la toile. Ou alors vous vous sentez concerné par ce journal intime, par cette pathologie qui ronge le peu de bon sens qu'il vous reste. Bonne lecture.
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